Wax-addiction
- Aphro'Sphere
- 19 avr. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 août 2019
Hey guys quoi de neuf dans la Sphere ?
Ceci était censé être un billet court mais j’étais inspiré alors… J’espère que vous prendrez plaisir à le lire 😁
Si comme moi vous êtes un wax addict, prenez un siège, installez-vous confortablement and let’s discuss 😁
Des grands marchés d’Adawlato (Lomé) et Dantokpa (Cotonou) en passant par les trottoirs de Yaoundé aux bazars de Château Rouge à Paris ou dans les boutiques de Matonge à Bruxelles, le wax (cire en anglais) a un grand pouvoir sur le marché du textile africain. Et pour cause, les couleurs flamboyantes et les motifs géométriques font la fierté de beaucoup d’africains. Ce tissu est devenu un des symboles de la mode africaine avec le temps. Au point de demander au couturier de laisser la marque de manière évidente, afin d’arborer son pagne avec fierté. Pour ma part, ayant une mère couturière, je n’avais même pas besoin de le dire. Elle le faisait d’elle-même (coucou maman ❤️).

Et pourtant, le wax dont nous raffolons, qui a conquis la décoration intérieur et devenu tendance des collections haute-couture connues- à des prix pharaoniques on est d’accord ! – n’est pas africain. Eh oui !
D’après plusieurs sources sur internet, le wax serait inspiré du modèle indonésien et fut importé en Afrique au XIXe siècle par les Hollandais– ces derniers entretenaient des relations avec l’Indonésie. La légende dit que les soldats ghanéens– autrefois partis livrer bataille à Bornéo et Sumatra pour la colonie hollandaise– auraient été les premiers à être séduit par ces tissus aux motifs chatoyants. C’est sans surprise qu’ils ont emporté avec eux quelques étoffes de retour sur la côte ouest. Ce qui eût un effet fulgurant auprès du peuple ashantis.
Le wax venait d’entamer la conquête de l’Afrique subsaharienne.
Les hollandais ayant réalisé le profit qu’ils pouvaient en tirer, ont à leur tour installé des usines chez eux afin de reproduire ces tissus dérivés du batik indonésien et de les commercialiser.
Le géant hollandais VLISCO, bien connu de tous en est le principal fabricant; avec à son actif 4 marques : Woodin (une de mes préférées), Vlisco, Uniwax et GTP. Depuis maintenant 170 ans, le groupe s’assure de fournir des tissus de qualité à leurs clients qui se comptent par millions. Vu sa qualité et sa résistance, le prix d’un pagne (estimé à 3 pièces) est quand même cher mais c’est un investissement à long terme. La production se ferait entre l’Europe et l’Afrique. Les pagnes wax ont pour la plupart des noms assez atypique mais très significatifs; par exemple “Mon mari est capable’’, “Si tu sors je sors”, “Paracétamol”, ”L’œil de ma rivale“…(si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les mettre en commentaires 😁)
L’importation a entraîné l’émergence des commerçantes un peu partout dans certaines grandes villes. Au Togo, on les surnomme les “Nana Benz”. On ne peut parler du commerce du pagne en Afrique sans les mentionner. Elles incarnent l’image même de la femme forte et entreprenante africaine. Elles étaient les premières à se déplacer en Mercedez-benz dans les années 70-80, ce qui à l’époque était signe de “réussite financière et sociale”. Au-delà d’un commerce, c’est également un héritage que les Nana Benz ont laissé à leur génération afin de le perpétuer. Malgré la concurrence, la contrefaçon et la situation économique, le secteur textile togolais bataille dure afin de tirer son épingle du jeu.
Nonobstant le règne du wax en Afrique subsaharienne, le tissu traditionnel, 100% made in Africa existe toujours. Lokpo ou Sata du Togo, pagne baoulé en Côte d’Ivoire, Kente ou Kita du Ghana, Faso Danfani du Burkina Faso, Mandjak du Sénégal, Bogolan du Mali, Kanvo au Bénin, pour ne citer que ceux là, ces pagnes traditionnels tissés, souvent porté lors de grands évènements, allie à la perfection tradition et modernité pour un résultat élégant et tout aussi bien habillé.Manier la qualité, les couleurs et les symboles pour en faire un tissu unique, c’est aussi un art à mon sens. Mais justement catégorisé comme vêtement à arborer lors de grandes occasions, nous nous hasardons pas à le porter facilement comme c’est le cas avec le wax. Pourtant, cet héritage doit être reconnu, valoriser et rivaliser avec le pagne. Un combat peut-être difficile mais pas impossible.

Personnellement, j’adore le wax. Difficile de renoncer à quelque chose qui a bercé toute votre enfance, que dis-je toute votre vie. Cela n’empêche que je me sente coupable de contribuer à l’assimilation du wax à l’Afrique.

En total look, accessoirisé ou en superposition, c’est beau, tendance et se porte sans chichis. Se porte assez facilement mais attention à ne pas ressembler à un sapin de Noël 🙊.

J’aime l’adopter selon mon mood, de l’endroit et de l’occasion. Le wax et moi c’est une grande histoire d’amour, autant vous dire que vous en verrai pas mal par ici 😁

Moi quand on me dit “et les amours ?” 🤷♀️

Ce dimanche, vu qu’il faisait beau j’ai sorti ma petite robe bleue pour l’église. La tentation était plus forte alors je l’ai agrémenté de ce bomber. Comme le dit le dicton “en avril ne te découvre pas d’un fil”, fallait pas non plus choper la goutte au nez.
Aimez-vous aussi autant le wax ? Ou préférez-vous les tissus 100% made Africa ?
Des bisous les amis, à bientôt pour de nouvelles aventures 😋
Mamzel Sandy
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